Se lancer comme indépendant, pourquoi avoir peur ? Des doutes légitimes.

Nous avons eu peur de nous lancer dans une toute nouvelle activité mais l’envie et le besoin de liberté étaient plus forts. A tout juste 25 ans, nous étions décidés et savions que c’était le bon choix pour nous. En résumé, voici ce qui s’est passé dans nos têtes les mois précédant ce nouveau départ :

Avoir une ou plusieurs idées. Les développer. Creuser encore et encore. En parler autour de nous. Douter. Rédiger un plan d’attaque pour donner vie à ce projet. Se former. Attendre le bon moment. Douter. Attendre le bon moment. Peser le pour et le contre. Comprendre que personne ne se lancera pour nous. Passer à l’action.

Vous remarquez que “attendre le bon moment” et “douter” reviennent à plusieurs reprises dans ce processus. Concrètement, l’inconnu et l’incertitude surtout financière d’un tel projet peuvent faire peur, ou pire donner envie de ne pas aller au bout. Certains proches ne comprennent pas forcément et s’inquiètent pour nous. Avancer sans cadre imposé, devoir créer ses propres sources de revenu (on ne sait pas combien, quand, ni comment), ce n’est pas aussi safe d’un CDI où les 2000€ tombent assurément à la fin du mois. Ce sont des doutes que nous partagions avec eux, mais la quête de sens et d’épanouissement personnel dont nous avions besoin nécessitait un changement radical.

Évidemment, le changement dans la vie, quelqu’il soit, laisse place à des doutes et des interrogations car nous sortons de notre zone de confort. C’est parfois plus facile lorsque cette zone de confort n’est plus si confortable. Après presque 5 ans dans le salariat, certains peuvent trouver le confort dans un CDI bien douillet, avec l’une ou l’autre augmentation pour consolider cette pensée. Nous respectons évidemment cela et, à vrai dire, c’était encore notre cas il y a quelques mois de cela. Mais les choses ont changé. Nous avons évolué et nos envies également. Dans les prochaines lignes, nous avions envie de revenir sur notre parcours et notre motivation de créer Simple Creative Agency.

Ce premier article est un moyen d’expliquer nos motivations et de raconter notre histoire à notre entourage, à nos clients et aux personnes qui s’intéressent de près ou de loin à notre activité. Mais également un moyen pour nous de faire le bilan de ces mois écoulés, de prendre du recul et de constater le chemin parcouru.

Qui sommes-nous ? Retour sur notre histoire pour mieux comprendre nos motivations

Un petit peu de contexte s’impose. Retour en 2017. Nous (Adeline & Morad) commençons notre vie dans le monde du travail après nos études. Nous avons suivi un parcours classique, études secondaires, bachelier en 3 ans (marketing pour Adeline, management assiant pour moi) et donc ensuite, premier emploi : un CDI dans une grande banque. C’est ici que nous nous rencontrons.

C’est le job rêvé : une bonne ambiance de travail, un salaire et des avantages plus que corrects, des jours de congés à presque ne plus savoir quoi en faire et j’en passe. Nous apprenons et grandisons également beaucoup dans ce travail. Je pense notamment à des skills très importants, même en dehors du travail comme l’assertivité, l’utilisation de langues étrangères avec les clients, travailler en équipe, l’empathie…

Mais après quelques années, cela ne suffit plus. Du moins plus pour nous. Début 2020, Adeline reçoit une belle opportunité, dans une plus petite structure et saute sur l’occasion. Pour ma part, j’attendrais encore 2 ans, pendant lesquels notre quotidien va bien changer.

Le facteur X, Confinement : on est bien à la maison

Adeline commence son nouveau job en février 2020. A moins que vous ayez hiberné ces 2 dernières années, vous voyez ce qui arrive quelques semaines plus tard. Nous nous retrouvons à travailler ensemble à nouveau, mais à la maison et dans 2 jobs différents cette fois-ci. Le “premier confinement” comme on l’appelle généralement, c’est durant cette période que notre vie a pris un tournant au printemps 2020.

On savait qu’on était fait pour “rester à la maison” étant de nature plutôt casaniers (même si je n’aime pas mettre les personnes dans des cases bien précises). On adore notre environnement, notre appartement, travailler ensemble. Cette période a été vraiment agréable du point de vue professionnel car le télétravail nous a permis de développer des routines plus saines que lorsqu’on avait 1 à 2h de trajet par jour et à peu près le même temps pour préparer nos affaires (notamment les repas) pour le lendemain. Même si nous étions évidemment conscients de la gravité de la situation, inquiets et déçus de ne pas voir nos proches.

Cette longue période où nous étions “on hold” nous a permis de faire une véritable introspection et de faire le bilan de nos buts dans la vie (les fameux ikigai japonais). Nous avons une prise de conscience générale sur notre bien être. Cela s’est traduit par le sport en premier lieu, nous avons eu plus de temps personnel que nous avons imméditament investi dans une routine sportive. Nous tenons à remercier Sissy et Tini de TrainSweatEat à ce sujet, ils ont vraiment enclenché un déclic chez nous et cela fait maintenant plus de 2 ans que nous suivons assidument leurs programmes de sport 🏋🏽‍♂️

Ensuite, nous avons développé une routine alimentaire de plus en plus saine. Le but n’est pas de vous énoncer ce qu’on mangeait vs ce qu’on mange à présent mais vous comprenez l’idée. Un esprit sain dans un corps sain. De plus, la nourriture est notre essence, ce qui nous fait avancer, réfléchir… C’est un sujet passionnant pour faire l’objet d’un article à lui tout seul mais ce n’est pas le sujet du jour.

La réflexion et se former

Après le sport et l’alimentation, on ressentait qu’il nous manquait quelque chose pour améliorer notre routine et vivre pleinement notre vie. Cela peut paraître évident aujourd’hui, mais cela ne l’était pas forcément il y a 1 an ou 2. (Presque) personne à l’école, pendant nos études, dans les médias (télévision, réseaux sociaux…) ou où que ce soit d’autre ne nous indique qu’il existe une autre voie que celle bien rodée : école – études – travail salarié. Attention, à nouveau je ne dis pas que c’est mal ou bien évidemment. Je dis simplement que cela n’est pas assez communiqué de mon point de vue. Fort heureusement, l’époque dans laquelle nous vivons regorge de personnes inspirantes et partagent notre vision de la vie en général. Pour ne citer quelques uns de nos “mentors” : The Ikonns, Lost LeBlanc ou encore Stan Leloup. On se dit alors qu’on ferait bien autre chose, ce qui nous plait.

Adeline suivait déjà une formation de graphiste à distance depuis plusieurs mois et nous savions que cela allait déboucher au minimum sur une activité complémentaire, en parallèle de notre travail. Mais moi  je ne savais pas trop, j’aimais beaucoup la photographie mais sans trop m’y intéresser davantage.

Du coup on réfléchit, 1001 idées de business plus ou moins abouties nous viennent à l’esprit. Jusqu’au jour au je m’intéresse vraiment à la photographie et montage vidéo. Mon premier “mentor” Lost Leblanc, me convainc à travers ces vidéos sur YouTube, notamment celle juste en dessous et je rejoins son académie en ligne Lost Creator Academy. Nous apprenons beaucoup là dessus, mais aussi sur le fait de se lancer malgré les risques (calculés) et ce que peuvent en penser les autres.

Été 2021 – Minorque, la décision de changer de vie ☀️

Sans idée claire et précise de où cela va nous mener, nous suivons respectivement nos formations en ligne de graphisme et montage vidéo/photographie. En septembre 2021, après de longs mois d’été sans vacances, nous prenons enfin nos congés, 2 semaines direction l’île de Minorque dans les Baléares. On y vit notre meillleure vie. Durant les “heures chaudes” nous avions décidé prendre nos iPad avec nous pour avancer sur notre futur side hustle : c’est la naissance de Simple Creative Agency, qui n’a pas encore de nom à l’heure actuelle.

Adeline vient de terminer sa formation de graphiste. Moi, je continue ma formation. On a donc l’idée de rassembler nos forces et de passer à l’action dès notre retour. Le concept, l’offre ne sont pas encore clairs mais ces 2 semaines de congés nous ont convaincu de “sauter le pas”. On décide immédiatement d’un plan d’action pour se lancer à plein temps sur notre activité. Nous avons envie de nous lancer dans une activité pour avoir un changement de mode de vie, de vivre une vie que l’on choisit, plus d’horaires imposés, une indépendance totale avec les risques et les avantages que cela comprend. Tout cela avec un but très clair en tête : faire une activité qui a du sens pour nous, en aidant des personnes qui nous ressemblent.

Plan d’action et se former (encore)

Retour en Belgique en octobre, c’est la déprime. Passer d’une île ensoleillée en vacances à notre Belgique (qu’on aime beaucoup, c’est pas ça le soucis) mais sans soleil et retourner dans nos jobs respectifs qu’on aime plus tellement, c’est pas la joie. On est décidés. Il faut que l’on opère à un changement dans notre vie et ça passe par changer de travail.

Évidemment, cela ne se fait pas du jour au lendemain. Notre plan d’action prend forme, sans confondre vitesse et précipitation. On se laisse quelques mois avant de démissionner, tout en créant notre projet sur le côté. Le but n’était pas de tout lâcher en un coup, paniquer et devoir retrouver un emploi dans les 3 mois qui suivent.

Donc après nos journées de travail, on travaille sur la naissance à venir de Simple Creative Agency. On se rend compte que c’est vraiment de ça dont on avait besoin, c’est le projet qu’il nous faut. Le projet prend forme, Simple Creative Agency sera créé officiellement en janvier 2022. Dans un second temps donc, nous prévoyons de lâcher nos emplois respectifs avec quelques mois d’écart, histoire d’assurer la pérennité du ménage.

Dans le processus de création de Simple, nous créons un site web. On est alors fin 2021 et je me plais tellement à créer le site. Je me forme pendant de nombreuses heures et j’adore ça. Je me dis qu’il y a quelque chose à un potentiel à développer sur ce sujet. Plusieurs formations, des dizaines d’heures sur notre site web et d’autres sites fictifs pour me faire la main et c’est officiel : Simple Creative Agency proposera des services complémentaires entre eux, du graphisme et webdesign.

Nous irons nous isoler 1 mois au soleil, à Valencia (et oui le soleil a beaucoup d’importance pour nous, avec la nature). Vu comme ça, avec le recul au moment d’écrire ces lignes, cela me semble tellement évident. Mais ça ne l’était pas à l’époque, on avançait sans beaucoup de repères. A ce moment là, on rencontre des moments de doutes à peu près à chaque décision que nous devons prendre. Mais chacune de ces décisions nous fait avancer.

Conclusion : faut-il avoir peur de se lancer ?

Aujourd’hui, début de l’été 2022, nous sommes une demi année après le lancement officiel, presque un an après le tout début de l’idée. Nous sommes depuis quelques semaines engagés tous les 2 à 100% sur ce beau projet. Comme je le disais au début de cet article, le but de ces lignes était de vous informer sur notre histoire et notre parcours mais aussi un moyen pour nous de se rendre compte du chemin parcouru.

Sur le point de vue personnel, mission réussie. On est vite pris dans le quotidien et les tâches liées à notre activité, mais le fait de récapituler notre parcours de ces derniers mois permet de se rendre compte du chemin accompli.

Pour conclure, notre avis est clair : il ne faut pas avoir peur de se lancer comme freelance, de créer son entreprise. Il est important d’aimer son métier, de s’épanouir au quotidien et quel meilleur moyen que de le créer soi-même. Il est tout aussi important de calculer les risques que cela peut comporter et savoir si “on est fait pour cela”. La plupart de nos amis trouvent que ce nous faisons est génial mais nous confient également qu’ils ne se sentent pas prêts pour un tel changement.

Pesez le pour et le contre, prenez une feuille et un crayon et listez-y les avantages et incovénients/risques liés au développement d’une activité en tant qu’indépendant. Prenez le temps d’établir un plan d’action solide. Pour finir, n’hésitez pas à vous faire aider, que ce soit par un conjoint, un ami, la famille ou quelqu’un d’externe : vous seriez peut-être surpris par l’empathie, le soutien et l’implication qu’ils peuvent mettre dans votre projet.